Revue De Presse Senegal Canalactu 2025 02 18

Revue de presse : Les éventuelles mesures d’austérité à la une des quotidiens

La livraison de ce mardi 18 février 2025 de la presse quotidienne déborde
de spéculations sur un éventuel plan d’austérité que le gouvernement
compterait mettre en œuvre, pour prévenir les difficultés économiques
pouvant résulter du déficit public révélé par un rapport de la Cour des
comptes.

Le gouvernement « a décidé de prendre des mesures fortes pour apporter des
solutions à la situation sombre des finances publiques », parmi lesquelles
« il y a la réduction des salaires de certains fonctionnaires, la
suppression des subventions et des exonérations », croit savoir Sud
Quotidien.

Le journal, citant des économistes, soutient que « ces mesures vont avoir
des impacts négatifs sur les Sénégalais notamment le niveau de consommation
des ménages ».

Mais alors que « le front social est déjà en ébullition, l’annonce d’un
plan d’austérité est venue mettre de l’huile sur le feu », souligne Les
Echos, qui rapporte que les organisations syndicales « ont décidé de faire
face par tous les moyens » à cette situation.

L’Observateur, analysant cette situation, juge que le « clash » entre
l’Etat et les centrales syndicales inévitable, d’autant que « tous les
secteurs d’activité sont touchés. Des grèves sont décrétées, des préavis
déposés, des brassards rouges fièrement arborés par les centrales
syndicales ».

« Les Sénégalais vont souffrir dans les années à venir »

Concernant précisément le « projet de baisse des salaires » des
fonctionnaires évoqué par plusieurs quotidiens, Source A, citant le Bureau
d’information gouvernementale, affirme que la baisse des salaires «
concerne uniquement les ministres et les directeurs généraux, pas les
autres fonctionnaires ».

De même, la suppression des subventions de l’électricité et de l’eau « va
concerner uniquement les plus riches (industries et services) », ajoute le
même journal, assurances toutefois contrebalancées par les inquiétudes
exprimées par l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye.

« Ce que j’ai vu n’augure rien de bon. Les Sénégalais vont davantage
souffrir dans les prochaines années », prédit-il dans des propos rapportés
par Source A, lequel quotidien ajoute que l’ancien Premier ministre «
propose la vente de l’avion présidentiel et siffle la fin de la pagaille
dans la finance publique ».

Le leader de l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (ACT) va plus
loin dans les colonnes de Walfquotidien. M. Mbaye y appelle à « des
sanctions sévères contre les personnes et les banques épinglées par le
rapport de la Cour des comptes », intitulé « Audit du rapport sur la
situation des finances publiques – Gestions de 2019 au 31 mars 2024 ».

Ce rapport a confirmé les prévisions alarmantes du Premier ministre,
Ousmane Sonko, qui faisait état d’un déficit public plus important que
celui rendu public, concernant la période 2019-2023. La Cour des comptes y
relève une marge de manœuvre financière quasi inexistante pour l’État du
Sénégal et des dettes colossales à rembourser.

L’info, sur le même sujet, donne la parole à l’ancien directeur des Moyens
généraux de la présidence de la République, Cheikh Oumar Diagne. La
situation du Sénégal « ne nécessite pas un plan d’austérité », assure ce
dernier, avant d’ajouter : « Il nous faut de nouveaux instruments pour
redynamiser l’économie, accroître la marge de manœuvre de l’Etat ».

Les pôles territoires, pour développer les régions les plus reculées

Si le train de vie de l’Etat est « un levier sur lequel il faudra faire
quelque chose, un salaire est sacré [et] il faut respecter le pouvoir
d’achat des travailleurs », poursuit Cheikh Oumar Diagne.

Le journal Le Quotidien apporte sa contribution au débat en interrogeant
l’administrateur civil Macodou Sène, ancien directeur de l’administration
générale et de l’équipement de la primature.

« Il me semble nécessaire et urgent de redynamiser la commission
d’évaluation des agences », suggère Macodou Sène, auteur d’un livre
intitulé « L’administration d’Etat au Sénégal face au défi de la
transformation, ces réformes incontournables ».

Sur un tout autre sujet, le quotidien Libération annonce que le député
Thierno Alassane Sall va déposer ce mardi une proposition de loi portant
abrogation de la loi d’amnistie relative aux manifestations politiques
enregistrées au Sénégal entre 2021 et 2024.

Le quotidien L’As revient sur cette information et laisse entendre que le
député motive sa proposition de loi par le fait qu’ »aucun acte concret n’a
été visiblement posé par l’actuel régime » sur cette question.

« Les atrocités commises au Sénégal ces dernières années font partie de ces
crimes qui ne peuvent rester impunis. Une nation ne peut avancer que si
elle s’appuie sur la vérité et la justice », écrit Thierno Alassane Sall
dans un message posté sur X et relayé par le quotidien Enquête.

Le Soleil s’intéresse sur la mise en place des pôles territoires, une
approche qui « devrait permettre de développer économiquement les régions
les plus reculées du pays en se basant sur les opportunités et richesses de
chaque terroir ».

Avec APS

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