Revue de la presse sénégalaise

Revue de presse : L’état de l’administration et des finances publiques à la une des quotidiens

Les quotidiens de ce mardi 21 janvier 2025 reviennent largement sur la
conférence des administrateurs et managers publics tenue la veille et au
cours de laquelle le président de la République a dressé un diagnostic jugé
alarmant de l’état des finances publiques et du fonctionnement de
l’administration sénégalaise.

Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui présidait cette rencontre au centre
international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CICAD), « a rappelé
la nécessité de mettre sur pied une administration de rupture, plus
efficiente et mieux à même de répondre aux exigences des citoyens »,
rapporte le quotidien Le Soleil.

« Dans cette optique, il demande au gouvernement la mise en place d’une
politique de réformes innovantes et transparentes visant à faire de
l’administration publique un élément central de la stratégie de
développement Sénégal 2050 », ajoute Le Soleil.

Selon Sud Quotidien, Bassirou Diomaye Faye a livré, à l’occasion de cette
conférence, « les grandes orientations de son mandat en matière de
gouvernance publique », parmi lesquelles « la création prochaine de
l’Agence de centralisation de la commande publique ».

« Le tableau de bord pour un renouveau de l’administration a été affichée
[…] par le président de la République [lors de cette rencontre]. Plus
d’efficacité et d’orthodoxie, de la rigueur et un contrôle strict des
ressources, une revitalisation de la décentralisation et de la
déconcentration…Bassirou Diomaye Faye s’engage », résume Le Quotidien.

*La situation des finances publiques « alarmante »*

Le chef de l’Etat « a insisté sur la nécessité de renforcer l’efficacité de
l’action des pouvoirs publics de lutter contre la mauvaise gouvernance »,
jugeant qu’il est impératif de « recentrer l’administration en évitant les
doublons entre le secteur public et parapublic », lit-on dans les colonnes
de L’As.

L’info revient à son tour sur les points soulignés par le président de la
République, évoquant des « constats alarmants sur la gouvernance du pays,
mais aussi sur la nécessité d’inverser les tendances, avec une réforme et
une modernisation de l’administration publique tournée uniquement vers son
devoir de servir les populations, le pays et son développement, dans la
rigueur, la transparence, l’éthique… ».

Après le chef de l’Etat, c’est le vérificateur général, Lamine Diom, qui
« a mis le doigt sur les nombreux manquements et irrégularités constatés
lors des nombreuses missions des inspecteurs généraux d’Etat », dont « la
plupart ont été constatés à l’occasion des dernières passations de service
et des missions de vérification en cours dans les différentes
administrations », rapporte le quotidien Enquête.

Le chef de l’Etat a aussi exposé « ses craintes » concernant l’état des
finances publiques, une « situation alarmante » qui « est partie pour créer
un avenir sombre du fonctionnement de l’administration », si l’on croit
Walfquotidien. Des prédictions renforcées par le quotidien L’Observateur,
sur la base de déclarations du chef de l’Etat : « Nous sommes dans un Etat
contraint dont les marges de manœuvres budgétaire et financière n’existent
quasiment plus ».

Le Premier ministre Ousmane Sonko « avait annoncé un pays en ruines. Le
président [de la République] est venu en rajouter une couche en parlant
d’un « Etat contraint » sans presque de « marge de manœuvre » », écrit le
billettiste du Quotidien.

« Détournements de deniers publics et soupçons de collusions politiques »

Ceux qui ont écouté le discours hier du président de la République n’ont
sans doute pas dormi à poings fermés, surtout dans un contexte d’inflation
avec les prix des denrées qui ont pris l’ascenseur. Le panier de la
ménagère sonne creux, les entreprises sont devenues moribondes »,
ajoute-t-il.

Comme un cas pratique, Libération ouvre sur « une mafia au cœur des
services fiscaux de Grand-Dakar », où le Trésor public a été « délesté de
plusieurs millions de FCFA avec la confection de fausses quittances ».

L’agent judiciaire de l’Etat a porté plainte et un agent d’assiette a déjà
été arrêté, signale le journal, selon lequel « des scandales similaires
[ont été] étouffées en 2009 puis en 2014 ».

Et puis il y a aussi l’affaire du moment, liée à une enquête de la Division
des investigations criminelles portant sur un détournement présumé de
deniers publics et de blanchiment de capitaux impliquant l’inspectrice du
Trésor Tabaski Ngom, ex-agent comptable particulier (ACP) de la Commission
de régulation du secteur de l’électricité (CRSE).

Dans le cadre de cette affaire, l’ancien directeur général de l’APROSI,
agence d’aménagement et de promotion des sites industriels, Momath Bâ a été
placé en garde-à-vue, hier, lundi. »Ce scandale présumé, qui éclabousse
également l’ancien ministre Moustapha Diop, révèle un vaste réseau de
transactions financières douteuses ».

»Tabaski Ngom fait tomber Momath Bâ », titre le quotidien Les Echos. »Des
audios et documents compromettants entre les mains des autorités
judiciaires pourraient être confrontés aux mis en cause dans les prochaines
étapes de l’enquête », renseigne L’Observateur. Le journal précise que
cette affaire porte sur un »vaste réseau de transactions financières
douteuses, mêlant détournements de deniers publics, prêts non remboursés et
soupçons de collusions politiques ».

Avec APS

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