Dans sa déclaration de politique générale prononcée le 27 décembre 2024 à l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a placé la justice et la réconciliation au cœur de sa politique. Face aux dérives du régime précédent et aux attentes croissantes des Sénégalais, le gouvernement s’engage à rétablir la confiance dans le système judiciaire à travers des réformes profondes et inclusives.
Une justice restaurée pour une paix sociale durable
Le Premier ministre a souligné que la justice est essentielle pour garantir la paix sociale : « Il ne s’agit pas ici de chasse aux sorcières, encore moins de vengeance […] Il s’agit simplement de justice, pilier sans lequel aucune paix sociale ne peut être garantie ». Dans ce cadre, son gouvernement a déjà initié des réformes visant à rendre le système judiciaire plus transparent et équitable.
Parmi les initiatives phares, les Assises de la Justice ont permis une participation inclusive des citoyens. Ces rencontres visent à « bâtir un pacte social durable » en impliquant toutes les parties prenantes. Les conclusions des Assises serviront de feuille de route pour corriger les déséquilibres et restaurer la crédibilité de l’institution judiciaire.
Prise en charge des victimes et levée des lois controversées
Le Premier ministre a par ailleurs insisté sur la nécessité de traiter les blessures du passé, en particulier celles liées aux violences pré-électorales. Ainsi, il a rappelé que le gouvernement a inscrit au budget des crédits spécifiques destinés aux victimes. De plus, un projet de loi sera soumis à l’Assemblée nationale pour abroger la loi d’amnistie votée le 6 mars 2024, permettant ainsi « que toute la lumière soit enfin faite et les responsabilités situées, de quelque bord qu’elles se situent ».
Lutte contre la corruption et justice exemplaire
Le Premier ministre a dénoncé les abus et la corruption qui ont entaché le fonctionnement de la justice sous le régime précédent. Il a promis une rupture nette en matière de gouvernance judiciaire : « Nous mettrons en œuvre les conclusions des Assises de la Justice ayant fait l’objet de consensus, et poursuivrons les consultations et le dialogue ». Cette approche vise à garantir une justice impartiale et à mettre fin à l’instrumentalisation politique des tribunaux.
Pour renforcer ces engagements, le gouvernement a annoncé des mesures structurelles, notamment la modernisation de l’administration judiciaire, la protection des lanceurs d’alerte, et la modernisation de l’administration pénitentiaire. Ces initiatives visent à renforcer la transparence, à réduire les abus et à garantir une égalité devant la loi.
Un tournant pour la souveraineté judiciaire
Ces réformes s’inscrivent dans une vision plus large de souveraineté nationale. Ousmane Sonko a rappelé que le Sénégal ne peut prétendre à un développement durable sans un système judiciaire fiable et respecté.









