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15 mai 2018- 15 mai 2021 : Sanar pleure toujours son fils…

Le temps suit son inexorable course sur les flots des âges ; toujours, dans son irrésistible sillage, il broie des vies et les entraîne vers les gouffres sans fin où la mort les attend. C’est en vérité une tâche bien rude pour l’étudiant sénégalais et en particulier celui « Sanaroi » dans cette Cour austère que hantent les ombres du passé et où le Droit acquiert, à l’abri des passions humaines, ses titres de noblesse, que de faire l’appel sacré des morts de l’année et de célébrer leurs vertus.

Il est, hélas !, malaisé d’interroger ces témoins muets d’existences révolues et on ne peut se défendre de craindre, en ouvrant ces froids tombeaux où gisent, à jamais ensevelies, les cendres glacées des carrières anciennes, de profaner des cercueils et de troubler la juste paix des morts. Plus évocateurs demeurent les souvenirs de ceux qui, les ayant connus, les ont aimés et qui, les ayant aimés, savent rendre à leur mémoire l’hommage qui lui est légitimement dû.

Camarade FALLOU SÈNE, Votre souvenir vit parmi nous « Post funera vertus vivit ». Votre oeuvre, bien qu’inachevée, s’est accomplie. Dormez en paix à l’ombre des cyprès que n’at-teignent point les rumeurs du monde. Notre hommage respec¬tueux y dépose sa gerbe d’immortelles ; et celles que votre mort accable, votre épouse et votre enfant , peuvent, à travers le voile des larmes, parcourir fièrement du regard la route droite que vous avez, jusqu’au tombeau, suivie.

Camarade, Comme Oreste, tu as joué ton acte et il était bon ; tu l’as porté sur tes épaules et, plus il fut lourd à porter, plus tu t’en es réjouis car ta liberté fut d’avoir accompli ton devoir et vécu ton destin.

Une consolation nous reste, à savoir que, comme la verdure ne repousse que mieux où l’incendie a porté ses ravages, les morts qu’on aime ne sont pas morts, selon Victor Marguerite, ils ne disparaissent qu’avec le dernier souvenir, or, ce souvenir vit et vivra dans nos coeurs emplis d’amertume.

« Parce que je suis un homme, cela signifie que je dois être un lutteur » disait Goethe, notre défunt camarade fut un homme !

En ce 15 mai 2021, date commémorative de son décès, je réitère mes condoléances les plus attristées à sa famille et à toute la communauté estudiantine du Sénégal.
Repose en paix FALLOU SÈNE.

Abdou karim kandji, étudiant à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Sénégal

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