Fatalikou Cheikh Béthio Thioune : le 17 avril 1946 : la rencontre entre Serigne Saliou Mbacké et Cheikh Béthio Thioune à Tassette

Tassette est un village situé dans le terroir de Diobass à 25 km de THIES, occupé par les Wolofs, les Sérères, les Peuls et les Toucouleurs (Ethnies Sénégalaises).
En cette période de débroussaillement (Thiorone) les paysans faisaient la traite (la vente d’arachide). Cheikh Béthio et Serigne Guilé THIOUNE, son grand frère rappelé à DIEU se trouvaient dans l’immense champ de leur père Baay Kouli THIOUNE où ils s’affairaient dans les travaux champêtres pré hivernaux (Routhie).Ce Champ se trouvait à Tassette et était traversé par un chemin menant vers le village Keur Cheikh Ma DIOP où Serigne Saliou MBACKE avait un Daara.
Dans cette matinée la charrette du Grand marabout SERIGNE SALIOU MBACKE traversa le champ, Cheikh Béthio alors âgé de 8ans jeta son outil de travail et courut derrière la voiture du type hippomobile pour essayer de s’y agripper comme le font les jeunes de son âge. Ainsi, SERIGNE SALIOU MBACKE, ayant aperçu le jeune garçon qui courait frénétiquement derrière la voiture hippomobile, il ordonna aussitôt au cocher de s’arrêter pour l’appeler. Ce dernier s’arrêta et recommanda à Cheikh Béthio de saluer le Grand Marabout : SERIGNE SALIOU MBACKE en ces termes :
« Quel est ton nom ?
– Bethio, répondit le jeune garçon.
– Qui est l’autre qui est dans le champ ?
– C’est Guillet THIOUNE mon grand frère.
– Connais-tu le vieux Isma DIOUF ?
– Oui.
– Ce soir je reviendrais à tassette chez le vieux Isma Diouf et j’aimerais que toi et ton grand frère vous veniez me trouver là-bas.
– Oui, répondit-il. »
Ainsi SERIGNE SALIOU l’invita à le rejoindre le soir avec son grand frère, chez Baye Isma DIOUF. Cheikh Béthio demanda l’autorisation à son père avant de quitter sa maison pour rejoindre le grand marabout.
Le soir, le Cheikh arriva avec son grand frère chez Baay ISMA pour retrouver SERIGNE SALIOU, entrain de préparer du thé entouré de quelques notables qui étaient à la quête de sa Baraka (bénédiction).
Ce fut un rush quand SERIGNE SALIOU tendit le premier verre de thé vers ses visiteurs, et chacun pensait que le fameux liquide (Wassalit) lui était destiné.
Mais le Marabout esquiva toutes les mains et le remis à celui qu’il allait ériger comme le seul CHEIKH Contemporain et Universel ,75 ans après le sacrement de SERIGNE MADIBA SYLLA, le dernier « cheikh » élevé à ce rang, par SERIGNE TOUBA en 1912.
Il leur servit également un copieux repas de couscous à la viande de mouton en l’occasion (Thiéré Watabore), après quoi, les deux frères s’endormirent à ses pieds. SERIGNE SALIOU avec sa miséricorde incommensurable resta avec eux, car ne voulant pas les laisser seul, ainsi veilla-t-il sur eux pendant qu’ils dormaient jusqu’à l’aube, et les réveilla pour qu’ils puissent être à l’heure au champ.

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