Au moins 10 soldats maliens ont été tués dans la nuit de jeudi à vendredi dans une embuscade dans la région de Guiré (centre), une zone proche de la frontière mauritanienne où sévissent des groupes jihadistes armés, a-t-on appris de sources sécuritaire et locale.
Le « bilan provisoire actualisé de l’embuscade de Guiré est de 10 morts, dont un sous-lieutenant, des rescapés retrouvés et quatre véhicules brûlés, une ambulance emportée », indique un rapport interne du ministère de la Sécurité consulté par l’AFP.
« Dans la nuit, des coups de feu nous ont empêchés de dormir, on aurait dit des bombes, nos maisons tremblaient », a déclaré à l’AFP un élu de Guiré joint par téléphone. « Ce matin, ont a compté 10 morts, dont un sous-lieutenant », a-t-il ajouté.
« Depuis lundi, des hommes à moto circulent dans la zone, ils ont fait des prêches à Dilly, Moroudia et Guiré », des localités situées à entre 50 et 100 km de la Mauritanie, a expliqué un administrateur civil de la région s’exprimant sous couvert d’anonymat.
« C’est hier (jeudi) qu’ils ont quitté Dilly pour Guiré et c’est en cours de route qu’ils ont organisé cette attaque contre les FAMa (Forces armées maliennes), a-t-il ajouté.
C’est la troisième fois que les forces de sécurité maliennes essuient des pertes aussi lourdes depuis que les militaires ont pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’Etat le 18 août.
Quatre soldats maliens avaient été tués et 12 autres blessés le 27 août dans une embuscade imputée aux jihadistes près de Mopti, dans le centre du pays, avant l’intervention de moyens aériens qui ont permis de « neutraliser » une vingtaine d’ennemis, a indiqué l’armée.
Quatre soldats avaient également été tués cinq jours plus tôt par l’explosion d’un engin au passage de leur véhicule, également dans le centre, un des principaux foyers des violences qui ont fait des milliers de morts militaires et civils depuis 2012 au Mali et qui se sont propagées depuis 2015 au Burkina Faso et au Niger voisins.