Le bâtonnier de l’Ordre des avocats du Sénégal, Mamadou Seck, a souligné les nombreux obstacles auxquels le barreau est confronté, lors de la cérémonie de rentrée solennelle des cours et tribunaux tenue à Dakar, en présence du chef de l’État, Bassirou Diomaye Faye.
« Nous nous permettons […] de rappeler que le barreau est une institution du service public de la justice, une institution qui n’est pas toujours mise dans les conditions nécessaires pour exercer pleinement sa mission et garantir une justice de qualité », a-t-il déclaré.
Malgré le rôle central que joue le barreau dans le service public de la justice, Mamadou Seck a déploré ses difficultés financières. Lors de son allocution, il a évoqué « le non-paiement de la dotation annuelle de 800 millions de francs CFA depuis plusieurs années, ce qui a entraîné un encours de plus de trois milliards ».
Outre ces contraintes budgétaires, le bâtonnier a salué les efforts consentis par l’État dans la construction d’une école dédiée à la formation des avocats. Toutefois, il a relevé les défis financiers que pose ce projet ambitieux, qui prévoit de préparer 100 jeunes candidats à l’examen du Certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA).
La cérémonie a également été marquée par la participation de nombreuses personnalités, parmi lesquelles des magistrats, des avocats, des représentants de la société civile, des chefs de missions diplomatiques et consulaires, ainsi que le président de la Cour suprême du Bénin. Le thème choisi pour cette année, « droit de grève et préservation de l’ordre public », a réuni un large éventail d’acteurs autour des enjeux liés à l’équilibre entre libertés fondamentales et maintien de l’ordre.
En réponse aux préoccupations soulevées, le président de la République a rappelé que l’assistance judiciaire fonctionne actuellement sur la base d’un protocole provisoire signé en 2005. Il a annoncé des réformes en cours, notamment un projet de loi et un décret destinés à formaliser et élargir l’application de cette assistance, particulièrement dans les affaires civiles, où les coûts sont souvent plus élevés que dans le domaine pénal.
Le chef de l’État a également abordé la question de la formation des avocats, rappelant les exigences fixées par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a encouragé le bâtonnier à travailler en concert avec le ministère de la Justice pour organiser des cours préparatoires au CAPA.
Bassirou Diomaye Faye a conclu en réaffirmant son engagement à moderniser le système judiciaire, tout en saluant les efforts des professionnels du secteur pour consolider l’État de droit et renforcer la cohésion nationale.
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