photo de Ousmane Sonko

Ousmane SONKO est quand même un sénégalais ! (Par Baba DIENG)

Le leader de Pastef, Ousmane SONKO, est victime de toutes les exactions possibles qu’un citoyen peut subir dans son pays. Il est brutalisé, « molesté », ses droits sont bafoués en permanence, son intégrité physique est menacée manu militari. Mais, plus grave, lors de sa caravane pour regagner Dakar après un séjour à Ziguinchor dont il est le maire, il s’est vu spolié ses biens personnels. Ses données intimes sont illégalement saisies et divulguées publiquement. Gravissime ! Le tout dans un mutisme relatif des forces vives de ce pays.

Tout le monde a le droit de choisir librement sa formation politique. Certains des Sénégalais, quoique minoritaires, ont des divergences d’orientations et de conceptions avec le leader de Pastef. Nous soulignons, au besoin, et de bonne foi, « ses imprudences et maladresses « guillotinantes » (Baba DIENG, « Ousmane SONKO : imprudences et maladresses « guillotinantes » d’un phénomène », Seneplus, 15/05/2023). Mais aussi, nous devons avoir l’honnêteté de rouspéter quand ses droits sont systématiquement violés, ne serait-ce qu’en tant que citoyen sénégalais. Ces violations ne datent pas d’aujourd’hui. Elles sont routinisées par le régime, qui s’est évertué de réprimer tous les opposants. « Je vais réduire l’opposition à sa plus simple expression », a dit, à juste titre, le Président de la République. Depuis qu’il est à la tête de ce pays, ce serment dont il s’est juré n’a jamais connu un acte codicillaire : toutes les voix dissonantes sont réprimées avec les moyens de la justice politique (il faut l’écrire avec « j »). Cette condamnation ubuesque et socratique, qui risque d’embraser définitivement le pays, est l’aboutissement des manœuvres de la justice de Macky SALL. Corruption de la jeunesse ! Voire !

Sans aucune base légale, inutile d’être juriste pour s’en convaincre, le chef de file de l’opposition est incarcéré dans sa résidence par des forces de l’ordre transformées en des cerbères. Tout laisse à croire qu’il est en résidence surveillée sans aucune explication légale ni de motifs légitimes. C’est une nouvelle injustice qui vient s’ajouter à la vase d’injustices déjà pleine et débordante. C’est une pratique érigée en règle par le régime de « celui que personne ne voyait venir » pour pousser les opposants nuisibles à ses velléités royales à abdiquer.

Celui qui riposte face à l’injustice est dans son droit naturel de se défendre. C’est l’instinct de survie, indissociable à la nature humaine. Ceux qui sont intéressés par la stabilité sociopolitique de ce pays, ou qui semblent l’être, doivent, au préalable, sommer les assaillants d’arrêter leurs maquignonnages politico-judiciaires outranciers et dévergondés. C’est l’impératif fondamental pour le retour de la quiétude. Il faut, pour résoudre nos problèmes actuels, aller à la source : la répression des opposants et les fantasmes du Prince de prolonger son bail en dépit de la clarté des règles constitutionnelles prohibant toute candidature au-delà de deux mandats consécutifs.

Il se joue au sein de notre société une hypocrisie inquiétante des forces sociales, qui forment pourtant la charpente de notre société. La violence, comme voudraient le croire certains, n’est pas une caractéristique sui generis à une formation politique en l’occurrence l’opposition, mais elle est utilisée par mesure de rétorsion. Les « violents » de l’opposition ne font que rétorquer devant les nombreuses injustices et tentatives dont ils sont victimes en permanence.

Ceux qui ont regardé l’escalade germer et qui ne se sont pas souciés de l’arrêter n’ont aucune légitimité de prendre la parole pour jouer les pompiers lorsque la poudre aura envahi notre pays. Tous ceux qui ont la parole, les voix autorisées, sont face à l’histoire, tout comme Macky SALL. L’histoire retiendra d’eux ce qu’ils ont dit ou fait quand leur peuple était dans la période la plus chaotique de son histoire politique.

Baba DIENG

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