DAKAR (Canalactu) – Le Bureau de prospective économique (BPE) du Sénégal, rattaché au secrétariat général du gouvernement, et dirigé par Moubarack Lô, a réalisé, les 19 et 20 décembre 2020, une enquête téléphonique sur la Covid-19. Cette dernière s’est basée sur un échantillon de « 1 164 personnes sélectionnées, selon la méthode des quotas », laquelle fait référence au sexe, à l’âge, au niveau de formation et au département, précise-t-on dans un document consulté par SenePlus. Le niveau de gravité de la maladie, le risque d’une nouvelle vague épidémique, les causes de la récente hausse des cas Covid-19, l’acceptation d’un vaccin sont, entre autres, les questions qui ont été adressées aux enquêtés. Contrairement aux apparences, l’enquête révèle que « 88 % (-1,6 point depuis le mois d’août 2020), des populations enquêtées pensent que le coronavirus est grave, voire très grave, contre 11,7 % (+1,3) qui pensent que la maladie n’est pas grave ».
Cependant, plus de la majorité des personnes interrogées (57,5 %), sur l’acceptation de se faire vacciner si le Sénégal dispose de doses de vaccin contre la Covid-19, ne sont pas prêtes à le faire. Elles avancent comme raison le manque de « confiance au vaccin » (74,1 %), « le risque de faire face à d’éventuels effets secondaires » (12,7 %), « la rapidité de fabrication des vaccins contre le coronavirus » (2,7 %). Quant aux 10,5 % restants, ils justifient leur « refus », par « la non-responsabilité des laboratoires ou le fait qu’elles considèrent que la Covid-19 n’est pas dangereuse pour elles ». Seuls 38,3 % des personnes interrogées souhaitent donc se faire vacciner si le produit est disponible au Sénégal. Parmi ces dernières, 58,7 % « veulent se prémunir définitivement du virus ». Les 41,3 % vont le faire « si c’est une recommandation des autorités sanitaires ».
« Changements d’attitudes et de comportements »
Toutefois, les sondés ont informé avoir adopté des changements dans les mesures de prévention « avec le risque d’une nouvelle vague épidémique » : 87,4 % (+6) contre 11,7 % (-6,9). Parmi ceux qui ont confirmé des « changements d’attitudes et de comportements », « 62,2 % (+23,9) optent pour une application plus stricte des gestes barrières, 13,7 % (+3,7) ont décidé d’un arrêt de toutes activités non essentielles et de tout rassemblement (mariages, baptêmes, décès…) ». Les 6,2 % (-16,2) sont pour « une plus grande limitation des déplacements », alors que 3,1 % (-1) militent pour « un arrêt des activités professionnelles » et « 1,5 % (-3,7) pour un auto-confinement », lit-on dans le document du BPE.
Sur les causes de la récente hausse des cas de Covid-19, ces derniers jours, au Sénégal, « 67,1 % des personnes interrogées » évoquent un « relâchement » dans le respect des mesures préventives. Par contre, « 21 % affirment d’autres raisons dont le changement de température, la volonté divine, la réouverture des frontières ». Néanmoins, 11,9 % de l’échantillon « ne croient pas à l’existence d’une seconde vague de Covid-19 ».
Concernant les nouvelles mesures de restriction prises par les autorités pour limiter la propagation du coronavirus, 96 % des sondés approuvent celle « visant le port obligatoire du masque de protection dans les lieux publics et privés ». Toujours dans les mesures restrictives, 81 % sont d’accord pour l’interdiction des rassemblements dans les plages, terrains de sport, espaces publics et autres salles de spectacle.
Sur le point relatif à la gestion de l’épidémie par les autorités, 62,2 % (-4,5) des interviewés sont satisfaits contre 33 % (+4,9) qui ne sont plutôt pas satisfaits et 4,8 % qui sont sans avis.