Cheikh Tidiane Sy Al Amine : « Sénégal, une classe politique en dérive »

Cheikh Tidiane Sy Al Amine : « Sénégal, une classe politique en dérive »

Je prends le risque, encore une fois, de parler à ceux qu’on appelle « hommes politiques » au Sénégal non pas en donneur de leçons mais en ma qualité de citoyen inquiet pour le devenir de son pays.

Je pars du constat d’une classe politique en dérive dans ses logiques hors normes de préservation ou de conquête du pouvoir.

Nous sommes tous nostalgiques d’une certaine classe politique qui maniait la chose publique avec beaucoup de… classe Aussi bien dans l’exercice du pouvoir que dans sa stature d’opposant.

A l’occasion des confrontations électorales, les invectives se limitaient à des quolibets du genre :

  • M. Forage et Mme Moulin
  • une tête sans cheveux ne peut pas porter le poids d’un pays, etc.

Les seules dérives constatées ont vite été rattrapées par des régulateurs sociaux crédibles dont l’intervention en public mais surtout en coulisses arrivait à rétablir les équilibres.

Aujourd’hui, il est temps d’arrêter la machine destructrice de notre pays mise en branle par une classe politique en déperdition avant que l’irréparable ne se produise.

Désormais, Il nous faut plus d’hommes politiques que de politiciens professionnels. L’homme politique est un citoyen accompli ayant un parcours professionnel et moral irréprochable et qui décide de servir son pays par l’action politique.

Le politicien professionnel se sert de son parcours politicien pour accomplir son dessein de citoyen adulé et se servir de son pays.

L’homme politique croit en la sacralité de l’Etat alors que le politicien vise à se sacraliser aux yeux du citoyen.

Il nous faut plus de stratégie politique que de tactique politicienne. La stratégie politique permet d’accéder ou de se maintenir sainement au pouvoir alors que la tactique politicienne n’est que ruse à effets éphémères pour manipuler un électorat.

Dans un contexte de terrorisme par les réseaux sociaux, les régulateurs sociaux interviennent de moins en moins sur l’espace public et de moins en moins écoutés par les politiques sauf pour des raisons tacticiennes.

Alors, qui pour porter le processus de remise en question des principes qui président à nos logiques d’exercice et de conquête du pouvoir ?

Face à la déliquescence de l’Etat et à la démission progressive des régulateurs sociaux, Qui pour porter la réhabilitation de nos valeurs morales ?

Autant de questions sans réponses mais qui méritent d’être posées pour lancer une véritable phase de réflexion avant qu’il ne soit trop tard.

Un citoyen inquiet

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