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Revue de presse : Les quotidiens commentent la révocation d’Aminata Touré de l’Assemblée nationale

La déchéance d’Aminata Touré de ses fonctions parlementaires est le sujet le plus commenté par les quotidiens pour leur édition de ce mercredi 25 janvier 2023.

Les relations sont de plus en plus tendues entre Aminata Touré et l’APR, le parti de Macky Sall.

Ce dernier a choisi Amadou Mame Diop pour la présidence de l’Assemblée nationale, après que l’ancienne garde des Sceaux et ex-présidente du Conseil économique, social et environnemental a dirigé la liste de la coalition présidentielle aux élections législatives du 31 juillet 2022.

L’info affirme que « même si on peut en redire de la forme dans laquelle sa destitution a été prononcée, force est de reconnaître que la révocation d’Aminata Touré (…) n’est point une surprise ».

« Certains ténors du régime (…) en avaient déjà annoncé la couleur », ajoute-t-il en reprenant des appels à sa destitution.

Tribune estime que la coalition Wallu Sénégal, dirigée par le PDS, le parti politique d’Abdoulaye Wade, a tenu à prendre sa revanche sur Mme Touré.

Les députés de ladite coalition se sont fait un plaisir de renvoyer de l’Assemblée nationale l’ancienne ministre de la Justice, affirme Tribune, ajoutant que Wallu Sénégal lui reproche d’avoir fait mener les poursuites judiciaires à l’origine de l’emprisonnement et de l’exil au Qatar de l’ancien ministre Karim Wade.

L’As partage ce point de vue en écrivant que « le PDS prend sa revanche sur Aminata Touré ».

« Une décision à laquelle les députés du Parti démocratique sénégalais ont largement adhéré pour se venger sans doute de l’ancienne ministre de la Justice, qui avait piloté la traque des biens mal acquis, à l’origine de l’emprisonnement de Karim Wade », lit-on dans L’As.

« Le patron (Macky Sall) m’a dit de tout casser ! Je casse tout, c’est tout ! » fait dire le dessinateur de Tribune au président de l’Assemblée nationale, Amadou Mame Diop, au volant d’un bulldozer.

« La dissidence se fera hors de l’hémicycle »

« Le règlement intérieur de l’Assemblée nationale [a été] piétiné » avec la déchéance d’Aminata Touré de ses fonctions parlementaires, note Sud Quotidien.

Ce journal soutient que la décision concernant la tête de liste de Benno Bokk Yaakaar aux élections législatives du 31 juillet 2022 a été prise « en totale violation du règlement intérieur de l’Assemblée nationale, avec le soutien de Wallu Sénégal ».

« Benno arrache l’écharpe d’Aminata Touré », titre Kritik ». Il relaye le tweet de Mme Touré, qui déclare avoir appris son « exclusion » de l’Assemblée nationale « en totale violation de la loi » et promet de se battre contre la « tentative de troisième mandat moralement et juridiquement inacceptable » de Macky Sall.

Le Témoin Quotidien affirme que « la déchéance d’Aminata Touré de son poste parlementaire est tout simplement écœurante et inélégante ».

Source A dit savoir comment l’éviction de Mme Touré a été menée. « Les minutes de la déchéance », titre le journal, ajoutant que « les membres du bureau [de l’Assemblée nationale] n’ont su le motif de leur convocation que lorsqu’ils sont entrés dans la salle de délibérations ».

« Les députés ont été convoqués pour information, avant de savoir que l’ordre du jour était de statuer sur le mandat de Mme Aminata Touré », confirme EnQuête.

Le député Mamadou Lamine Diallo, membre du groupe parlementaire Wallu Sénégal, fait partie des sept voix exprimées contre la destitution de sa collègue, selon plusieurs journaux. « C’est une agression contre les femmes et la démocratie », dit-il dans les colonnes de Vox Populi.

Désormais, « la dissidence se fera hors de l’hémicycle », note Le Quotidien, dans lequel El Hadji Omar Youm, le président du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, fait valoir que « c’est une décision conforme à la pratique parlementaire ».

Une « démission de fait »

Dans Le Soleil, M. Youm parle d’une « démission de fait » de la députée, une raison valable, selon lui, pour la démettre de ses fonctions.

L’ancien député Alioune Souaré argue que « le bureau de l’Assemblée nationale n’a pas la prérogative » de la renvoyer.

« Citée dans un rapport de l’IGE (Inspection générale d’État), Aminata Touré sera-t-elle livrée à la justice » après son éviction de l’Assemblée nationale ? s’interroge Bés Bi Le Jour.

« Sa détermination à se battre contre le troisième mandat de Macky Sall pourrait être son principal atout (…) L’heure n’est plus au verbe pour l’économiste, qui doit choisir entre rebondir ou disparaître de la scène politique », analyse L’Observateur.

« Le président Macky Sall est en train de poser les actes qui ont perdu son prédécesseur. C’est le cas de la troisième candidature et du traitement de l’ancienne Première ministre Aminata Touré », écrit WalfQuotidien.

Il rappelle que les députés Moustapha Cissé Lô et Mbaye Ndiaye, proches de Macky Sall, avaient été renvoyés de l’Assemblée nationale par le groupe parlementaire du PDS en 2009.

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