Le département d’État américain serait en train de pousser pour un retrait du Soudan de la liste des États sponsorisant le terrorisme. Mike Pompeo demande aux sénateurs de retirer Khartoum de cette liste, ce qui permettrait de simplifier la situation économique du pays en crise.
Mike Pompeo demande aux sénateurs de « saisir cette opportunité », selon une lettre de ce dernier révélé par le magazine The Foreign Policy. S’adressant mercredi à Mitch McConnell, le chef de la majorité républicaine au Sénat, le secrétaire d’État estime que « la fenêtre d’opportunité est unique mais étroite pour soutenir la transition civile soudanaise ».
Il demande donc aux sénateurs d’adopter, d’ici la mi-octobre, un texte rédigé par le démocrate Chris Coons. Prises en 1993, les sanctions américaines pèsent sur une économie soudanaise déjà en plein marasme. Elles empêchent en effet le Soudan d’accéder à une partie du système financierinternational. Mike Pompeo rappelle donc que c’est dans l’intérêt des États-Unis et de sa sécurité, d’éviter un échec de la fragile transition soudanaise, qui pourrait selon lui entraîner le retour d’un régime islamiste.
Une compensation pour des victimes d’attentats
Le texte du sénateur Coons prévoit le retrait du Soudan de la liste des États sponsorisant le terrorisme, en échange de 335 millions de dollars de compensations notamment pour les familles des victimes des attentats de 1998, contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie. Ce compromis apporterait aussi une sorte de « paix légale » au Soudan, empêchant toute nouvelle procédure judiciaire.
Mais certains élus sont partagés. Le démocrate Robert Menendez reproche par exemple au projet de ne pas inclure les victimes des attentats du 11 septembre. Les familles sont aussi divisées, à cause notamment des compensations plus importantes accordées aux victimes américaines par rapport aux étrangères.
2020-09-21