Papa Diomaye Ngom, professeur de philosophie

La perte de l’essence de la politique : une pathologie politique

Avec la laïcité et la question de la sécularisation, le pouvoir religieux et celui royal se retrouvent substituer par le pouvoir étatique. Aujourd’hui les peuples ont confié leur destin à ce qu’on pourrait appeler « l’Etat moderne » qui est doté de différentes formes de pouvoirs. Ce dernier est solennel. Dans l’introduction de son magnifique et lucide texte, André Santini rappelle que « la solennité du pouvoir confère à ceux qui nous gouvernent un immense prestige ». En fait, le pouvoir est non seulement solennel mais il est également sacré d’ailleurs les références religieuses prouvent bien cela. Et donc le pouvoir est solennel, sacré, prestigieux et il rend fort. Est-ce donc les raisons pour lesquelles certaines personnes aiment trop l’avoir et surtout le conserver ?  Quel est l’effet du pouvoir sur l’humain ? Montesquieu avait déjà répondu à cette question.

Cependant, l’histoire nous a permis de comprendre et de voir qu’à travers une parcelle de pouvoir l’homme digne peut rapidement se métamorphoser en homme sot. Le sauveur du peuple aujourd’hui parce qu’il n’est pas encore au pouvoir peut rapidement se retrouver demain avec une casquette de tueur du peuple parce qu’il est au pouvoir. Pourquoi le pouvoir transforme t-il l’homme ?

Il suffit de jeter sa gourme pour se faire remarquer, d’être en même temps dans la manipulation intarissable pour qu’un savetier analphabète se retrouve dans un costume de représentant et dirigeant du peuple. C’est vraiment cocasse de se retrouver dans une telle situation. Le choix fait sur ces types de personnes qui souvent sont aujourd’hui sur la scène politique est une niaiserie. Truisme, même accepté par des esprits barbouillés. Les fréquentes batailles à coup de pieds et de point à l’assemblé nationale concordent bien ce propos.

L’ancien vice-président de l’assemblée nationale française Santini nous dit dans son ouvrage intitulé Ces imbéciles qui nous dirigent que «  c’est dire que je saurai du haut de mon perchoir, diriger, canaliser, neutraliser, séduire, morigéner parfois cette assemblée de gens(…) puisque la plupart savent qu’un élu du peuple reste un homme ordinaire, passant sa vie à faire des pâtés, des gribouillages et de nombreuses bévues. ». En effet, doit on réellement confier la gestion de nos ressources, de notre sécurité et l’organisation de notre vie à des gens qui se disent politiciens et qui, on le sait, ne sont bons que sur des tréteaux promptes à la comédie dès potron-minet.

Normalement, on ne devrait pas réfléchir sur la politique en termes de négativité, elle devrait être une activité très noble. C’est pourquoi il est saugrenue de voir ce que la politique est devenu malgré tous les importants traités qui portent sur elle. La politique est désormais colorée par la bêtise et la sottise humaine, « la bêtise est, à la différence de la démocratie, parfaitement universelle. (…) il est vrai cependant qu’aller au fond des choses, au fond de la bêtise est souvent dangereux, car on finit par y rester ». La politique est capable de faire remonter à la surface une nature humaine insidieuse. En réalité les politiques ne sont pas si différents André Santini (ancien député maire d’Issy-les-Moulineaux) dit que « les plus savants d’entre nous et les plus sots de mes confrères ont la même destinée. Comme le disait voltaire  « les uns perdent leurs dents, les autres leur cheveux, nous mourrons tous aux détails » c’est là le lot commun ». Certains sont aptes à rappeler l’exigence de la loi sur tout le monde alors qu’ils sont les premiers bohèmes qui la violent et commettent d’inénarrables sottises. D’autres sont vraiment des incurables pitres et il urge de juguler leur fatuité de se pérenniser au pouvoir. Je ne sais pas comment réussissent-ils à utiliser les moments de douleur de la population pour des propagandes. Sont-ils vraiment à l’aise dans ces pratiques ? c’est triste que cette tragique accident soit politisé.

NB:
« Un bon politicien est celui qui est capable de prédire l’avenir et qui, par la suite, est également capable d’expliquer pourquoi les choses ne se sont pas passées exactement comme il l’avait prédit » Winston Churchill. Le bon c’est celui qui à deux visages. Quelle farce!
 
Papa Diomaye Ngom, professeur de philosophie

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