Ebrahim Raïssi élu président de l'Iran.

Iran : l’ultraconservateur Ebrahim Raïssi élu président

Il aura suffi d’un tour pour élire Ebrahim Raïssi à la présidence. Adoubé par le guide suprême Ali Khamenei – à qui il pourrait succéder un jour, selon les observateurs – et sans véritables adversaires, l’actuel chef de l’Autorité judiciaire a recueilli près de 62 % des suffrages, selon des résultats quasi définitifs publiés ce samedi 19 juin. Raïssi un pur produit du régime de l’Iran, poulain ​du guide suprême Ali Khamenei et partisan sans états d’âme de la manière forte.

Un résultat néanmoins terni par un vote blanc massif et une participation de 48,8 % (la plus faible depuis la révolution de 1979).

Raïssi, l’homme du régime

Toujours coiffé du turban noir des seyyed (les descendants du prophète), vêtu d’un long manteau de religieux et le nez chaussé de fines lunettes, l’austère et sans charisme Ebrahim Raissi est une caricature des religieux au pouvoir dans la République islamique d’Iran, dont il est devenu le président. Normal, car l’homme est un pur produit du régime issu de la Révolution qui a renversé, en 1979, la monarchie iranienne soutenue par l’Occident.

Né en novembre 1960 dans la ville sainte de Machhad (nord-est), Raïssi est devenu, à seulement 20 ans, procureur général de Karaj, à côté de Téhéran, chargé notamment de poursuivre les ennemis du nouveau régime, attaqué au même moment par l’Irak de Saddam Hussein. La guerre (1980-1988) fait quelque 500 000 morts iraniens, pendant que Raïssi grimpe les échelons de l’appareil judiciaire. Procureur général de Téhéran (1989-1994), il est ensuite chef adjoint de l’Autorité judiciaire de 2004 à 2014, année de sa nomination au poste de procureur général du pays.

L’homme du Guide suprême

Dans sa jeunesse, Ebrahim Raïssi a suivi à l’école de Machhad les cours de religion et de jurisprudence islamique de l’ayatollah Ali Khamenei. Il est très proche du Guide suprême, qui détient depuis 1989 le véritable pouvoir en Iran, ce qui explique son ascension. Le poids de Raïssi est devenu une évidence en 2016, quand Khamenei l’a placé à la tête de la puissante fondation caritative Astan-é Qods Razavi, qui gère le très saint mausolée de l’Imam-Réza à Machhad, ainsi qu’un immense patrimoine industriel et immobilier.

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