⛔ ARRÊTÉ, VIOLENTÉ, PLACÉ EN GARDE À VUE AU COMMISSARIAT DE POINT E, PUIS DÉFÉRÉ AU PARQUET, JE SERAI JUGÉ DEMAIN AU TRIBUNAL D’INSTANCE.
Par Pape Abdoulaye TOURÉ
Le Lundi passé vers 09H, quittant l’Université Cheikh Anta Diop pour aller assister au point de presse des bacheliers de 2019 toujours pas orientés et des étudiants déclarés non éligibles à l’UVS, qui devait se tenir sur la VDN, les éléments du GMI m’ont interpellé de manière violente dès ma sortie de l’UCAD. Ainsi, ils m’ont tabassé et insulté de mère sans pour autant me notifier l’objet de mon interpellation si agressive et si violente.
Après m’avoir ainsi violenté, ils m’ont conduit au commissariat de Point E. On m’a alors notifié que je suis placé en garde à vue pour : refus d’obtempérer, rébellion avec violence et outrage à agents.
Ensuite j’ai été déféré au parquet, le lendemain mardi, vers 11H dans la matinée. Et le procureur m’a informé que je bénéficiais d’une mise en liberté provisoire, mais que je serai jugé ce Vendredi 25 Septembre à 10H à la salle 7 du tribunal d’instance de Dakar (Palais de Justice de Dakar) pour rébellion avec violence et outrage à agents.
La question que je n’arrive toujours pas à trouver la réponse est : comment des policiers qui ont pour mission principale d’assurer notre sécurité, peuvent-ils violenter et tabasser un citoyen sans aucune raison plausible, un citoyen qui se retrouve devant la barre du tribunal pour être jugé et éventuellement condamné. Ce pays n’est plus sûr parce que nous sommes tous en danger et nul n’est plus à l’abri. Et chacun peut être victime de cet arbitraire un jour à un autre.
C’est pourquoi, nous ne comptons pas laisser ceci passer sous silence parce qu’il s’agit ici tout simplement d’une agression et de violence exercée sur un arbitrairement sur un citoyen, comme certains agents de nos forces de sécurité nous ont habitué à en vivre.
Vous avez tous vu ce qu’ils ont fait le camarade Guy Marius SAGNA il y a à peine 2 ou 3 semaine, quand il allait déposer une lettre d’information à la préfecture de Dakar. Notre camarade Ardo GNINGUE a été arrêté et torturé puis accusé de détention de chanvre indien par la gendarmerie de Tivaoune. Nos camarades de Y’en À Marre récemment malmenés par les éléments du Commissariat de Dieuppeul devant le siège de Orange sans oublier le Boutiquier de Yeumbeul violenté par des policiers. Hier c’était moi et demain ça peut être un autre de nos compatriotes. C’est pourquoi nous avons décidé de poursuivre l’affaire jusqu’à ce que les auteurs soient identifiés et sanctionnés par la justice.
L’impunité n’a que trop duré dans ce pays avec l’assassinat de Omar Blondin DIOP dans les années 1970, Balla Gaye en 2001, Mamadou Diop en 2012, Fallou Séne en 2014 et Bassirou Faye en 2018. Tous nos camarades étudiants tués gratuitement et sans suite. Je déclare que le jour où un autre étudiant sera assassiné, oui ce jour là, le régime en place sera destitué et la sanction la plus sévère des auteurs directs et indirects de cet énième assassinat exigée avec force et vigueur par les étudiants.
NB : Je tiens à préciser que j’ai aucun problème avec notre Police Nationale au contraire j’ai beaucoup de respect pour cette institution qui sans elle, notre sécurité sera gravement endommagée. Mais nous ne pouvons cautionner en aucun cas le comportement de certains policiers qui font de l’excès et utilisent leurs forces pour violenter des civils sans défense.
Chers amis, chers camarades étudiants, chers compatriotes,
Avant de terminer, je voudrais vous dire que j’ai vu et senti le soutien indéfectible que vous m’avez apporté depuis mon interpellation. Et je vous suis vraiment reconnaissant pour votre solidarité. Aussi, vous invité-je tous à venir massivement au tribunal d’instance demain à 09H pour qu’ensemble nous disions TROP C’EST TROP et « DOYNA » aux BAVURES POLICIÈRES SANS SUITES.
Le combat continue et ensemble pour servir dignement et loyalement le Sénégal et l’Afrique
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