Face à la montée en puissance de la Russie , les bombardiers américains pourraient être à nouveau mis en alerte nucléaire permanente

Actuellement, la dissuasion nucléaire américaine repose sur trois composantes : les missiles balistiques sol-sol intercontinentaux de type Minuteman III, les bombardiers stratégiques et 14 sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE] de classe Ohio. Or, toutes doivent être modernisées dans les années qui viennent, ce qui nécessite évidemment de lourds investissements.

Ainsi, s’agissant de la composante océanique, elle comptera, à partir de 2030, 12 SNLE de la classe Columbia, dont le prix unitaire avoisine les 5 milliards de dollars. Dans le même temps, le développement et l’acquisition des nouveaux bombardiers B-21 Raider coûteront à l’US Air Force environ 80 milliards de dollars pour 100 exemplaires.

Enfin, les 450 missiles balistiques Minuteman III – qui affichent 50 ans d’âge – seront remplacés dans le cadre du programme GSBD [Ground Based Strategic Deterrent], pour lequel un premier contrat de 13,5 milliards de dollars a été attribué à Northrop Grumman en septembre 2020. Mais la facture finale pourrait atteindre les 100 milliards de dollars, ce qui fait « tousser » au Congrès, où certaines voix estiment qu’il serait possible de s’en passer.

Cela, les B-2 « Spirit » et les B-52H « Stratofortress » de l’US Air Force n’assurent plus d’alerte nucléaire permanente depuis la fin des années 1990. C’est à dire qu’aucun d’entre-eux ne se tient actuellement prêt à décoller sur ordre du chef de la Maison Blanche avec une bombe ou un missiles nucléaire prêt à l’emploi en soute.

Aussi, la dissuasion nucléaire américaine ne repose pas à proprement parler sur une « triade » mais sur une « dyade », constituée par les missiles Minuteman III et les SNLE de la classe Ohio. C’est en effet ce qu’a souligné l’amiral Charles Richard, le chef de l’US Strategic Command, lors d’une audition parlementaire.

Opex

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